Comment les entreprises du secteur agricole recrutent-elles leurs bergers ?

Les entreprises agricoles, en quête de bergers qualifiés, misent sur des méthodes de recrutement diversifiées et innovantes. Les annonces traditionnelles dans les journaux locaux restent une option, mais les plateformes en ligne spécialisées gagnent en popularité. Ces outils permettent de toucher un public plus large et souvent plus jeune, intéressé par les opportunités rurales.

Les formations professionnelles et les stages en milieu agricole jouent un rôle fondamental. Les exploitations collaborent avec des écoles agricoles pour dénicher des talents prometteurs, offrant des expériences pratiques qui préparent les futurs bergers aux défis du métier. Cette approche favorise une relève compétente et passionnée.

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Les compétences et qualités recherchées chez les bergers

Recruter un berger ne se limite pas à une simple recherche de main-d’œuvre. Les entreprises agricoles doivent identifier des compétences spécifiques et des qualités humaines adaptées à ce métier exigeant. Les offres d’emploi de berger mettent en avant plusieurs critères essentiels.

  • Connaissances techniques : Les bergers doivent maîtriser les techniques de pâturage, de soins aux animaux et de gestion des troupeaux. La formation spécialisée, comme le brevet professionnel agricole (BPA), prépare les candidats aux exigences du terrain.
  • Autonomie : Travaillant souvent dans des zones isolées, les bergers doivent être capables de prendre des décisions rapides et efficaces sans supervision constante.
  • Capacité d’adaptation : Les conditions climatiques et les aléas de la nature imposent une grande flexibilité. Les bergers doivent s’adapter aux imprévus et ajuster leurs stratégies en conséquence.
  • Passion pour les animaux : Le lien avec les animaux est central. Une véritable vocation et une sensibilité aux besoins des moutons sont indispensables pour réussir dans ce domaine.

Les métiers connexes

Au-delà des bergers, plusieurs professions liées à l’élevage jouent un rôle clé dans le secteur agricole :

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  • Les bergers salariés : Engagés directement par les exploitations, ils bénéficient souvent de formations internes pour se perfectionner.
  • Les bergers-éleveurs : Ils combinent le travail de berger avec la gestion de leur propre exploitation, intégrant ainsi les activités de production et de commercialisation.
  • Les agents d’élevage : Ils assistent les bergers dans les tâches quotidiennes, offrant un soutien précieux pour les exploitations de grande taille.
  • Les vachers et fromagers : Bien que leurs fonctions diffèrent, leur expertise en matière de soins aux animaux et de transformation des produits laitiers complète efficacement le travail des bergers.

Le rôle de la formation

Les établissements comme les lycées agricoles et les centres de formation jouent un rôle déterminant. Guillaume Lebaudy, ethnologue spécialisé dans le pastoralisme, souligne que la transmission des savoirs ancestraux est fondamentale pour maintenir la qualité et la tradition de ce métier. Les stages, alternances et formations diplômantes sont autant de voies pour préparer les futurs bergers à relever les défis contemporains de l’élevage.

Les canaux de recrutement et les formations disponibles

Les entreprises agricoles utilisent divers canaux pour recruter leurs bergers. Les annonces sur des plateformes spécialisées, les réseaux professionnels et les foires agricoles sont des moyens couramment employés.

Les formations jouent un rôle central dans la préparation des futurs bergers. Plusieurs établissements offrent des programmes adaptés :

  • Maison du berger : Située dans les Hautes-Alpes, elle propose des formations en lien avec le pastoralisme et la gestion des troupeaux.
  • Domaine et Centre de formation du Merle : Rattaché à l’Institut Agro Montpellier, ce centre forme des bergers et des vachers en alternance. Frédéric Laurent, responsable de formation, insiste sur l’importance de combiner théorie et pratique pour une meilleure intégration des apprentis.

Les initiatives sectorielles

La Fédération Nationale Ovine, sous l’impulsion de Patrick Soury, a lancé le programme Inn’ovin. Ce programme vise à moderniser les pratiques pastorales et à attirer de nouveaux talents dans la profession. Des stages, des formations continues et des ateliers pratiques sont organisés pour répondre aux besoins de l’élevage ovin.

Les maisons familiales rurales (MFR) et les lycées agricoles offrent aussi des formations spécifiques. Ces établissements, en partenariat avec les exploitations locales, permettent aux élèves d’acquérir une expérience pratique dès le début de leur cursus.

Les partenariats et collaborations

Les collaborations entre les instituts de formation et les exploitations agricoles sont majeures. Elles assurent une formation en phase avec les réalités du terrain. Le Domaine et Centre de formation du Merle, par exemple, collabore étroitement avec des exploitations pour offrir des stages immersifs.

Le secteur agricole met en place des dispositifs variés pour recruter et former des bergers compétents, répondant ainsi aux défis contemporains de l’élevage.
berger mouton

Les défis et opportunités du métier de berger

Les compétences et qualités recherchées chez les bergers

Le métier de berger requiert des compétences variées et une grande adaptabilité. Les bergers, qu’ils soient salariés ou éleveurs, doivent maîtriser la gestion des troupeaux, la surveillance des animaux et la connaissance des pâturages. Guillaume Lebaudy, ethnologue spécialisé dans le pastoralisme, souligne que l’amour des animaux et la patience sont des qualités essentielles pour cette profession.

  • Maîtrise des techniques d’élevage et de soin des animaux
  • Capacité d’adaptation aux conditions climatiques et géographiques
  • Compétences en gestion et administration pour les bergers-éleveurs

Défis démographiques et choc de transmission

La Confédération nationale de l’élevage rappelle qu’en 2016, 40 à 50 % des chefs d’exploitation avaient plus de 50 ans. Les acteurs de la profession évoquent la nécessité d’un choc de transmission pour éviter la désertification des territoires ruraux. Marion, éleveuse de brebis laitières ayant quitté la Bretagne pour les Pyrénées-Atlantiques, incarne cette nouvelle génération qui prend la relève.

Exemples d’initiatives et de projets

Des initiatives comme Les Champs des possibles participent à des projets innovants tels que le pâturage ovin en système céréalier en Île-de-France, soutenu financièrement par l’ADEME. De jeunes bergers comme Fleurine Marcon et Jade Richard, qui travaillent dans le Mercantour, montrent que le métier attire encore des vocations.

Soutien financier et aides

Les aides de la Politique Agricole Commune (PAC) soutiennent financièrement les jeunes éleveurs. Marion et Damien, par exemple, bénéficient de ces aides pour compenser les coûts élevés et les incertitudes du métier. La filière ovine, malgré ses défis, offre des opportunités pour ceux qui souhaitent s’engager dans une profession au cœur des territoires ruraux.

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